Questions & réponses
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Pourquoi Alliance Energie est-elle contre un tournant énergétique?
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- Nous n’avons rien contre les énergies renouvelables, mais nous n’admettons pas que l’Etat prescrive les ressources énergétiques qui devront être utilisées à l’avenir. Cette décision appartient à la branche énergétique qui a le plus d’expérience dans ce domaine et qui porte le risque d’entreprise. Nous nous opposons aussi à ce que l’Etat prescrive combien d’énergie nous avons le droit de consommer et pour quoi nous devons l’utiliser. Ce choix appartient aux consommateurs; il fait partie de leur sphère privée. Tournant énergétique signifie en l’occurrence bouleversement imposé par l’Etat de l’approvisionnement énergétique sur la base d’énergies renouvelables. Les expériences du passé nous ont appris que la planification étatique est infiniment moins efficace que la libre économie et qu’elle conduit toujours au gaspillage des ressources et à des pénuries.
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Que propose Alliance Energie en lieu et place du tournant énergétique?
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- Nous ne pouvons pas savoir aujourd’hui quelles techniques de production énergétique auront du succès à l’avenir. Cela dépendra du développement technique et économique ainsi que du coût des autres agents énergétiques. La situation peut brusquement changer comme en témoigne le succès du gaz de schiste américain. Le risque est grand de miser aujourd’hui sur la fausse technique. Ce risque doit être supporté par la branche énergétique, car c’est son domaine. Si une entreprise se trompe, elle peut, dans le pire des cas, disparaître et d’autres entreprises combleront la lacune. Mais si l’Etat, qui prend des mesures de contrainte et qui est sans concurrence, s’engage sur la mauvaise voie, alors il tire toute l’économie vers l’abîme. Nous exigeons que l’Etat se retire de la planification de l’approvisionnement énergétique et qu’il en laisse la responsabilité à l’économie.
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Combien nous coûte un tournant énergétique?
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- Selon les estimations de la Confédération, un tournant énergétique coûterait 200 milliards de francs à notre pays. Cela fait 20 000 francs par habitant, soit 600 francs par personne et par an durant 30 ans. Si nous permettons à l’Etat d’affaiblir notre approvisionnement énergétique, nous nous engageons dans une dangereuse spirale descendante. C’est exactement le développement que connaît actuellement l’Allemagne qui avait misé sur une hausse mondiale des prix de l’énergie et qui, à cause de son tournant énergétique, détruit actuellement quelque 25 milliards d’euros par an. Une économie forte peut certes supporter cette perte pendant quelque temps, mais lorsque les dégâts seront visibles pour tous, il sera trop tard pour corriger simplement le cap.
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Quel est le problème des énergies renouvelables?
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- Nous n’avons rien contre les énergies renouvelables, mais nous sommes d’avis que leurs producteurs doivent en supporter les coûts et en assurer la vente. Tel n’est pas le cas aujourd’hui. Tant que ces producteurs n’assument pas toute la responsabilité entrepreneuriale, leur production ne renforcera pas l’approvisionnement énergétique du pays. Le grand problème des installations solaires et éoliennes réside dans l’énorme gaspillage d’énergie, de matériaux et de paysage qu’implique la récolte d’une énergie par nature peu concentrée. Ces installations ne produisent de surcroît que sporadiquement en fonction des conditions météorologiques et de l’heure du jour. Elles ont donc besoin d’énormes accumulateurs d’énergie (qui n’existent pas actuellement) ou d’usines électriques de réserve à combustion fossile. De plus, les réseaux électriques existants sont très insuffisants. Ces équipements sont des atteintes supplémentaires à la nature et génèrent des coûts énormes.
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Où est le problème de l’efficacité énergétique?
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- Par efficacité, nous entendons le rapport entre le résultat et les moyens engagés. Il n’y a rien à redire à une augmentation de l’efficacité énergétique si le résultat est payant. Or, tel n’est fréquemment pas le cas. Les assainissements énergétiques des bâtiments, par exemple, ne permettent d’économiser qu’un tiers des coûts qu’ils occasionnent. L’économie exploite elle-même les grands potentiels d’économie. Si les économies sont trop faibles, elle investit dans des secteurs qui rapportent davantage. C’est précisément parce qu’il en est ainsi que l’économie crée de la prospérité. Des prescriptions sur l’efficacité énergétique génèrent du gaspillage, car elles détournent les faibles moyens à disposition vers des secteurs non productifs. Notons en passant que lorsque les politiciens parlent d’efficacité énergétique, ils ne songent fréquemment pas à l’efficacité, donc à réduire les moyens engagés pour obtenir le même résultat, mais à des économies, ce qui signifie se contenter d’un résultat moindre.
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Quels avantages nous apporte en réalité la consommation d’énergie?
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- Imaginons un instant notre vie si nous n’avions pas d’énergie ou si nous avions que peu d’énergie à notre disposition. Notre mode de vie civilisé s’effondrerait en quelques jours: plus de lumière, plus d’eau potable (il faut des pompes pour la transporter), plus de cuisinière propre, plus de machine à laver – sans parler de la fin de la mobilité, de la téléphonie mobile ou des distributeurs automatiques de billets. Il suffit de jeter un regard sur les pays en voie de développement pour constater que l’abondance d’énergie nous a apporté non seulement une vie agréable, mais aussi une activité professionnelle sûre et une cohabitation pacifique dans la société. Les régions du monde qui ne connaissent pas l’abondance en énergie s’efforcent de l’atteindre. Supprimer l’énergie à un prix avantageux, c’est nuire à ses semblables et plus particulièrement à la jeune génération. Le sommet de l’absurdité est atteint par l’affirmation selon laquelle la meilleure énergie est l’énergie que l’on ne consomme pas. C’est comme si on prétendait que le meilleur repas est celui qu’on ne mange pas et que le meilleur voyage en avion est celui qu’on n’entreprend pas.
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Pourquoi peut-il être plus utile d’importer de l’énergie que d’en produire sur place?
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- Le prétendu avantage que l’économie nationale tirerait du tournant énergétique est une des nombreuses tromperies servant à justifier cette mauvaise politique. Car l’énergie est soumise au même principe que tous les autres produits: produire soi-même n’est avantageux que si l’achat est plus cher. Sinon les consommateurs paient trop cher et les producteurs d’énergie investissent dans un secteur économique dépendant des subventions de l’Etat. C’est exactement ce qui se passe actuellement avec le subventionnement de l’énergie renouvelable.
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Que peut faire la Suisse en faveur du climat mondial?
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- La question de savoir si les activités humaines modifient le climat mondial et, si oui, dans quelle mesure elles l’influencent est toujours aussi contestée. La question de l’utilité des mesures de politique climatique suisses se pose d’autant plus pour un petit pays comme la Suisse qui produit à peine un millième des émissions mondiales de CO2! La Suisse est le pays dont les émissions de CO2 par rapport à sa performance économique (son produit intérieur brut) sont les plus basses du monde! Et il ne faut pas oublier que les émissions mondiales de CO2 augmentent régulièrement et qu’elles continueront de progresser, à en croire l’Agence internationale de l’énergie. L’augmentation annuelle de la consommation énergétique de la Chine équivaut à cinq fois la totalité de la consommation d’énergie de la Suisse. Autres faits incontestables: le climat a été constamment soumis à des changements dans l’histoire du monde et une modification climatique peut apporter des inconvénients à une région, des avantages à une autre. L’évolution climatique est trop incertaine et les émissions de CO2 en Suisse sont trop insignifiantes pour justifier des mesures de restriction aussi radicales.
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Combien de temps dureront les réserves énergétiques usuelles?
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- Cela fait longtemps que les réserves estimées de pétrole et de gaz se situent aux alentours de 60 ans, celles de charbon à 200 ans. Détail important: elles ne diminuent pas au fil de la consommation, mais tendent même à augmenter grâce à des techniques d’extraction nouvelles et plus avantageuses. En Suisse, la force hydraulique fait également partie des ressources énergétiques usuelles. Nous ne savons pas aujourd’hui ce que nous apporte l’avenir de la production énergétique. L’inventivité humaine est pleine de surprises. Ce qui est certain, c’est qu’il est faux de subventionner des technologies non rentables. Celles-ci deviennent une charge pour toute l’économie.
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Quelles sont les tâches de l’Etat dans l’approvisionnement énergétique?
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- Durant la crise pétrolière de 1972/73, l’Etat est intervenu massivement dans l’approvisionnement énergétique. Il a encouragé les énergies alternatives et restreint la consommation d’énergie pour assurer l’approvisionnement énergétique. Cette crise a été surmontée depuis longtemps. Au fil des ans l’Etat a étendu son intervention en y ajoutant des objectifs de protection de l’environnement et du climat, politique qui a débouché en 1990 sur un article énergétique dans la Constitution fédérale. Depuis, la Confédération est chargée de veiller à un approvisionnement énergétique non seulement suffisant, sûr et économiquement optimal, mais aussi diversifié et respectueux de l’environnement ainsi qu’à une consommation énergétique économe et rationnelle. Des lois se sont suivies les unes après les autres, sur le renforcement des énergies renouvelables, sur la limitation de la consommation d’énergie, sur la réduction des émissions de CO2, etc. La Stratégie énergétique 2050 renforce encore cet interventionnisme de l’Etat. Les cantons poursuivent des objectifs semblables avec leurs législations. Il est grand temps de revoir les objectifs étatiques dans le domaine de l’énergie et de cibler l’action des pouvoirs publics sur le but essentiel, à savoir un approvisionnement énergétique sûr et avantageux.
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Comment se développe l’approvisionnement au niveau mondial?
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- La consommation d’énergie et les émissions de CO2 augmentent au niveau mondial, soit en particulier en Chine, en Inde, en Asie du Sud-Est et au Proche Orient ainsi que dans certaines parties d’Amérique latine et d’Afrique. La Chine augmente massivement sa production énergétique, principalement à partir du charbon et du nucléaire. Une légère augmentation de la consommation est annoncée pour les Etats-Unis alors que l’on prédit une faible baisse pour l’Europe. L’Union européenne n’hésite pas à imposer à son économie pourtant affaiblie des prescriptions extrêmes en termes d’économie d’énergie, d’émissions de CO2 et d’extension des énergies renouvelables. Non-membre de l’Union européenne, la Suisse peut déterminer elle-même sa politique énergétique et environnementale. Sa forte proportion en force hydraulique et nucléaire ainsi que la très faible intensité en CO2 de son économie expliquent pourquoi elle se retrouve régulièrement aux premières places des classements internationaux en matière d’approvisionnement énergétique (voir le Energy Sustainability Index du Conseil mondial de l’énergie ou encore le Global Energy Architecture Performance Index du World Economic Forum, WEF).